samedi 4 avril 2015

Pourquoi je crains le Lyon Urban Trail chaque année ?

Pourquoi je redoute mon terrain de jeu ? J'y connais pourtant les moindres marches et ruelles que les parcours empruntent... Pourquoi ai-je plus peur du Lyon Urban Trail que d'une course en montagne de plus de 60 kilomètres ? Peut-être parce que j'ai l'impression de devoir me prouver quelque chose à ''domicile'', une victoire personnelle... Peut-être que je me prends trop la tête, certes, mais ça mérite analyse !


Chaque année depuis 2012 le LUT fait partie de mes rendez-vous incontournables, dès l'ouverture des inscriptions je n'hésite pas une seule seconde. Premier dossard sur le 12km en 2012, je saute le 23km et passe directement au 36 en 2013... STOP !!! ... 2013, presque 4h d'enfer dans mon petit paradis qu'est la belle ville de Lyon, depuis le temps, je pense que pas mal de personnes savent à quel point ma ville compte à mes yeux, elle en est même tatouée sur mon bras !


Imaginez-vous au départ confiant, première montée dans le tunnel de la Croix Rousse, puis plus rien, complètement mort, ultra sec dès la première demi-heure de course avec une seule envie... abandonner... Mais non vous ne le faites pas car ça fait tellement longtemps que vous attendiez ce jour, alors vous mettez le cerveau sur off, vous ne pensez plus aux crampes, aux points de côté, et vous continuez... 

Le pire dans cette histoire c'est de savoir à l'avance ce qui vous attend, savoir qu'au détour d'une ruelle telle ascension arrive... ''ah tiens à la prochaine à droite il y a une bonne descente qui va me piquer la gueule...''. Les purs montagnards rigolent depuis leurs sommets à plus de 2000m d'altitude loin de la pollution, mais 6000 marches et 14 ascensions sur bitume ça ne fait pas rigoler je vous le garantis !


Voilà peut-être pourquoi j'ai si peur du LUT, mon expérience de 2013 a été assez ''traumatisante'', très loin de l'objectif prévu, grosse déception... ''Bah tu n'as qu'à partir tranquillement et faire la course pépère'' me direz-vous, hé bien non, je ne fonctionne pas comme ça, surtout à domicile, à partir du moment où je paye pour porter un dossard c'est pas pour épiler les kiwis, certes il y a la notion de plaisir mais c'est surtout pour avoir le meilleur chrono possible, et non pour profiter des belles assiettes de chaque ravito. Peut-être que ces paroles en choqueront plus d'un, mais c'est ma façon de voir les choses en course.

Bien sûr j'ai voulu ma revanche, quelque chose vous a fait mal, qui ne rêverait pas de se venger bien comme il faut ? En 2014 je réitère mon inscription sur le 36km, j'étais prêt, rien ne pouvait m'arrêter, surentraîné, prêt à en découdre avec ces marches que j'ai courues toutes les semaines pendant la prépa hivernale. 


Le tunnel de la Croix Rousse je l'ai bouffé d'entrée de jeu, sans pitié, les 563 marches de la montée Nicolas de Lange ? Je les ai tuées 2 par 2 et avec le sourire, les longues lignes droites le long de la Saône, à 16km/hr de moyenne, le tout en discutant avec un autre coureur... J'ai eu ma victoire personnelle sur ce LUT 2014, j'étais rassasié, mais maintenant je veux encore plus !


Dans deux semaines l'édition 2015 sera lancée et je serai une nouvelle fois aux avant-postes, prêt à en découdre contre moi-même, et encore une fois plus les jours passent, plus j'ai peur, pourtant je suis très loin de jouer la gagne, je ne suis pas un cador, je n'ai rien à prouver à un sponsor, mais il y a toujours cette fierté personnelle et cette belle ville de Lyon qui me regardent du coin de l’œil et qui me disent de me donner à fond !

2015, j'arrive.

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