dimanche 8 mai 2016

J'adore le label Skyrunning !


Course qui à la base n'était pas prévue sur le calendrier, je la découvre sur un flyer au magasin, et quand je vois ce ratio distance/dénivelé peu commun, je me suis inscrit sans réfléchir. La récup du weekend dernier s'est bien passée, le beau temps est au rendez vous pour cette dernière semaine de préparation, quelques belles sortie vélo, quelques petits footing tranquilles, puis il est grand temps de se lancer sur cette course qui promet une grande technicité.


Le circuit Skyrunning France qu'est ce que c'est ? C'est tout simplement une sélection de courses qui généralement montent très haut en altitude, qui sont techniques et qui proposent un fort dénivelé, bref de la pure montagne. Qui dit label Skyrunning dit également du gros niveau de présent sur l’événement, et la Skyrace des Matheysins n'était pas dépourvue de coureurs élites aujourd'hui. Il y avait une jolie 15-aines de têtes qui pouvaient se battre pour le TOP10.


Le parcours du jour est de 27km pour 1900d+ et se compose d'une montée de plus ou moins 10km pour ensuite passer sur une course d’arête assez technique avec de la neige d'environ 5km et pour finir c'est un peu plus de 10km de descente avec un petit coup de cul sur la fin. De mon côté je ne sais pas quoi faire, je me sens en forme mais je ne sais pas si je pars à bloc du début à la fin pour essayer de bien figurer niveau classement au risque de me cramer ou bien je prends la course comme une sortie longue assez tranquille histoire de finir frais pour confirmer la forme sur les futures échéances. 


Même sur la ligne de départ je ne sais toujours pas, je vais opter pour y aller a la sensation puis je verrai bien sur le coup. Mes parents ont fait le déplacement pour m'encourager sur le parcours, c'est top, ça va me donner des forces. Je rencontre également un ancien supérieur de l'armée avec qui je m'échauffe puis nous discutons jusqu'au départ, bien sympa. Le beau temps a l'air d'être de la partie, mais il ne faudra pas traîner car on devrait l'avoir seulement pour quelques heures. Un coup de fusil de chasse qui sonne le départ, et je m'élance tranquillement mais surement sur le premier sentier. 


Là il n'y a pas de question à se poser, je pars pour 10km de montée donc faut se gérer. Les trous à l'avant du peloton se font très rapidement avec les fusées devant, je reste vraiment à l'écart en aisance respiratoire, je ne veux vraiment pas me griller. KM3 les deux premières féminines me doublent, elles ont un rythme plus que sympathique, je me dis que je vais les suivre histoire de m'obliger à courir un peu quand le pourcentage de côte s'élève. On passe le premier ravito au KM6 sans s'arrêter, la cadence est toujours au top, un vrai petit train derrière les deux filles, et a l'arrière quasiment plus personne. KM7 on s'engage sur le sentier du diable, qui nous amène au premier sommet Le Perolier. 


Ce sentier là c'est 3km pour 700d+ ça monte raid en lacet, et on alterne marche et course selon le pourcentage. La première galère commence pour moi, je sens mon pied gauche qui commence à avoir des fourmillements, je me dis que ça va passer donc je continue de forcer, sauf que du pied ça passe à toute la jambe. Obligé de m'arrêter et de laisser partir les filles qui commençaient à m'épuiser. Je refais mon lacet en le serrant moins, je gigote un peu le pied, ça a l'air de passer, je continue, sauf que 2 minutes après ça recommence de plus belle, je m'arrête encore un fois et desserre complètement ma chaussure, là pour le coup ça passe, mais un peloton de 10 coureurs vient de me doubler... Pas de panique je repars au train, mais je me prends un méchant coup de mou à cause de mes arrêts. J’essaie de m'alimenter mais j'avance pas un cagette.


Une fois au Pérolier à 2183m d'altitude on aperçoit un peu le plat principal et le dessert qui nous attend. Quelle vue magnifique la haut, grand ciel bleu, pas un nuage, le paradis. Première descente assez pentue dans la neige mes Lone Peak 2.5 n'ont aucune accroche c'est une misère, je patine de partout et je finis sur le cul. Petite frayeur quand même car je glisse et je m'arrête pas, donc faut pas que je sois sur une arête enneigée non sécurisée. On remonte en direction des oreilles du loup, c'est une sorte de couloir très technique que l'organisation va nous faire prendre avec un rappel en corde, le genre de truc qui fait peur juste à voir en photo. Mais avant d'y accéder, on doit passer par une montée sans sentier, dré dans le pentu comme on dit, histoire de bien nous entamer les guiboles.


J'arrive à ces fameuses oreilles, je vois de cordes de partout ainsi que des filets de sécurité, y'a pas à chier l'orga a fait le job c'est top. J'arrive devant ce couloir et là je me dis que ça va être très chaud avec mes chaussures, je me chie littéralement dessus et j'oublie même que j'ai été chasseur alpin et que j'ai fait des trucs bien pire que ça. Mais bon il faut bien y aller. Je serre le corde de toute mes forces et je prie pour que mes appuies soient bon dans cette neige merdique. Je provoque un énorme bouchon, je m'excuse auprès des coureurs toutes les 30 secondes et je mets genre 10 minutes à descendre ces 200m de couloir... J'ai plus de main à cause de la corde et les genoux en sang a force de me gameler dans la neige dure. Une grosse remontée sur des escaliers de neige qui se cassent une fois sur deux, bref pas mal d'énergie laissée là dedans. On continue sur cette course d'arête avec alternance de roche et de névé, un dernier effort et j'arrive enfin au sommet du Tabor à 2389m d'altitude. 


Je suis encore frais, j'arrive à courir en montée tranquillement. Maintenant c'est grosse descente de plus de 10km. J'ai de bonnes sensations alors je me dis ''ok c'est parti j'attaque maintenant, je donne tout jusqu’à l'arrivée''. Je descends à bloc, je coupe les sentiers, c'est un carnage les pierres volent de partout. Sauf que nouveau soucis, mes semelles à l’intérieur de mes chaussures commencent a partir sur l'avant de mes pieds, elles glissent a cause de la neige. J'avais fini le 16km du weekend dernier comme ça car pas le temps de m'arrêter mais là c'est mort je vais pas supporter. Je m'arrête et je retire mes deux semelles et les mets dans mon sac. Mon pied bouge dans tous les sens dans la chaussure vu qu'il y a plus de place. La descente va être folklo. 

Petit single où on peux bien dérouler avec des virages très serrés. Je rattrape un peu de monde mais sans doubler car tout le monde va a la même vitesse. Arrive une route plate sur une portion de 1km, j'arrive a tourner à 4:00 au km ce qui me permet de déposer 2 gars. Puis de nouveau de la descente technique qui n'en finit pas, avec de temps en temps des petits coups de cul de 100m. Les pieds commencent à chauffer et je me dis qu'il reste 7km il faut que je gère pour éviter de finir en sang. KM 24 la fin est proche on attaque la dernière grosse montée du parcours, je double 4 gars et rattrape une fille du team Oxitis. 


Dernière grosse descente, où la je commence à serrer les dents car j'ai un peu mal aux lombaires. Manque d'attention, je trébuche sur une pierre qui me fait faire un salto de la mort sur des rochers. Le mal de dos augmente encore et la je commence vraiment à souffrir malgré mes jambes fraîches. 2km de plat/faux plat descendant puis c'est la délivrance. 3h48 de course et une 58ème place. Je suis quand même content de moi c'est bon pour la suite de la saison qui se déroulera sur des formats type marathon. 


Maintenant c'est recup, et reprise du vélo et de la natation avant le VentouxMan fin Mai avec le club. Ça va envoyer sec ! Et merci encore à mes parents toujours présent sur mes courses, ça me boost grave de vous voir.

samedi 7 mai 2016

1 jour, 2 dossards

En ce moment la préparation va bon train, j'enchaîne assez bien les entrainements, j'ai remis une bonne couche sur le dénivelé, ce qui me permet de faire des semaines à 60/70/80km avec plus ou moins 3000m positifs. L'objectif étant de bien figurer sur la Skyrace de Matheysins dimanche 8 mai. Je n'étais pas contre une dernière séance de vitesse sur la Voglanaise le matin puis l’enchaînement d'une montée courte mais violente le soir pour voir les sensations. 

Dimanche 1er Mai, je dors à Chambery chez les parents de ma copine, je me lève tranquillement à 7h, et je prends mon petit dej. Dehors c'est un mauvais temps, de la pluie, les nuages sont très bas et on peut voir la neige également à partir de 600m d'altitude. Ça s'annonce frais et gras. Je plains les coureurs du 51km qui vont rester plus de 5h dehors avec ce temps là... Je me rends sur place et me gare assez facilement proche de l'arche. Je retire mon dossard, me change, et dépose mon sac à l’accueil. Difficile de sortir dehors en tshirt avec ce temps là, mais bon il faut bien s'échauffer un minimum avant l’effort violent qui arrive. 

J'avais déjà participé a cette course en 2014, mais j'avais abandonné après 3km à cause de mon syndrome de l'essuie glace, du coup je me souviens un peu de la première partie du parcours et je sais qu'il faut se gérer dès le départ car la première côte ne fait pas rigoler. Sur le départ je croise une connaissance venue de Roanne, Sylvain est présent sur le 13km ainsi que d'autres noms connus, un top 10 va être compliqué. Le départ est lancé, ça ne pars pas aussi vite qu'en 2014 donc tant mieux. Je reste en contact de la tête durant toute la montée puis tout doucement ça s'étire dans la descente et sur le replat. Les sensations sont bonnes, je tourne plus ou moins à 4:00/km jusqu'à l'arrivée d'une longue ligne droite sur un chemin hyper boueux et avec mes chaussures je n'ai aucune accroche c'est impossible d'allonger la foulée, je descends à 4:45/km et je m'épuise petit à petit.

Arrive à nouveau une nouvelle bonne côte jusqu’à la séparation des parcours 13km et 27km vers le KM7, à ce moment là je ne suis pas bien du tout, des envies de vomir la pizza d'hier soir, et je continue de patiner dans la boue. Je perds de nombreuses places et mon moral baisse petit à petit également. Séparation de parcours, je me rends compte que la plupart des coureurs qui m'ont doublé partent sur le 27km et que du coup niveau classement il y a moyen de remonter petit à petit. 


Grosse descente technique je prends trop de vitesse et manque une énorme chute a un virage avec mon accroche en mousse. A ce moment là je croise Samuel un des favoris sur le bords du chemin entrain de boiter, il a malheureusement du abandonner à cause de crampes. Je récupère un gars et le dépose direct, à ce moment les sensations reviennent j'ai des jambes de feu, les montées passent très bien et les relances ça bombarde bien, je récupère encore un autre gars et le dépose sur une portion plate. 

On est sur le retour du parcours et nous passons par le même chemin plat que l'aller, lors des longues lignes droites je vois au loin 2 coureurs et je me donne comme objectif de les déposer également, chose faite quelques kilomètres plus loin. Bonne bagarre avec l'un qui ne voulait rien lâcher et rester à mon contact, unebelle attaque en relance le fait craquer, et le deuxième ça sera au sprint final que je lui mettrai 50 mètres sous les yeux de la belle famille venue m'encourager. Au final 1h12 pour 16km et 550d+ plus ou moins 13kmh de moyenne et à la 10ème place. Je suis content la vitesse est toujours présente et j'ai de bien meilleures sensations en montée. 

Une après midi de repos avant d’enchaîner le soir à 18h à la Bastille de Grenoble. Bon repas, petite sieste, un peu d'étirement, beaucoup d'eau et je reprends la route direction Grenoble accompagné de ma chérie. On arrive sur place au retrait des dossards, une petite table posée devant le grand portail d'entrée, inscription rapide pour une pièce de 2 euros, les étudiants sont sympas, je demande quelques infos sur le parcours et le chrono, le record à battre sera de 15'15''. 

Guillaume du team est également présent à la dernière minutes, on s'échauffe ensemble et on discute avant le départ. 35 coureurs, le top est lancé. Ça part à bloc, comme dirait Guillaume ''même aux France de Montagne ça ne part pas aussi vite'' et il a bien raison. Guillaume prend les commandes avec un autre coureur et ils prennent le large petit à petit. Je me retrouve 4ème, les sensations sont bonnes, je suis d'ailleurs étonné de grimper aussi vite avec la course de ce matin. Je me fais doubler par 2 coureurs après les escaliers où il m'était impossible de courir dedans. Une bonne relance puis on rattaque par quelques lacets avant d'arriver en haut après 230m de dénivelés. 14'20'' pour moi je suis très satisfait et je termine 5ème ou 6ème je ne sais plus. 

On discute un petit peu là haut puis avec Guillaume on redescend tranquillement. Bonne petite organisation, ça fait plaisir, merci à eux et félicitations à Guillaume qui explose le record en 13'05'' ! Journée terminée, là par contre j'ai mal de partout je suis sec. On va faire un peu de jus avant la Skyrace puis ça devrait tourner pas mal sur le sommet du Tabor dimanche prochain !